Réparer/augmenter l'humain vs. réparer/augmenter la réalité sociale de l'humain : continuité technologique vs. discontinuité des enjeux et risques du robot socio-affectif
Véronique Aubergé  1@  
1 : Laboratoire d'Informatique de Grenoble  -  Site web
Centre national de la recherche scientifique - CNRS (France)
Veronique.Auberge@imag.fr -  France

Résumé: Le robot télé-opéré répare ou augmente la réalité de l'espace du soi de l'humain. Le robot perçu autonomen par animisme cognitif, répare ou augmente la réalité sociale l'humain, est "un autre". Dans cette perception socio-cognitive catégorielle, la progression technologique est continue. A la rupture de perception entre soi et l'autre peut apparaitre le syndrome de Superman. Dans ces deux catégories, il crée inévitablement des liens socio-affectifs (jusqu'à potentiellement devenir « compagnon » au-delà de ses services lorqu'il est autonome) et s'empare ainsi d'un pouvoir dont les vertus et les risques doivent être mesurés, expérimentés, encadrés, avant qu'ils ne soient déployés. Nous montrerons des paradigmes de co-construction contrôlée de "glu socio-affective" impliquant les partenaires scientifiques (pluri-disciplinaires), sociétaux et industriels, afin de poser les questions éthiques directement dans l'élaboration des expériences et des systèmes, pour que le déploiement et le passage à l'échelle sociétale soit mesurable et controlable par les usagers et acteurs sociétaux.

Bio: Véronique Aubergé est chercheur CNRS en Sciences Humaines et Sociales au Laboratoire d'Informatique de Grenoble où elle est animatrice du Living Lab Domus du LIG, co-porteur du GT Labadens du LIG, responsable de l'option TALEP du master parcours Industries de la Langue de l'Université Stendhal où elle est responsable du département d'Informatique en Lettres, Langues, Langage. Elle est co-porteuse de la chaire robotique sociale et éthique de l'ENSIMAG (où elle a enseigné). Elle est présidente du comité d'étique SFTAG sur l'interaction et la robotique sociale. V Aubergé a obtenu en 1992 une thèse Cifre d'Informatique et de Linguistique à Grenoble II (après un parcours double en Informatique et en Sciences du Langage). Elle a été responsable R&D d'un projet européen en synthèse vocale pendant 4 ans dans la société OROS. Responsable de l'équipe Structure du Code à l'Institut de Phonétique de Grenoble devenu ICP, puis devenu GIPSA Lab, elle est depuis 2012 au LIG. Elle a été pionnière dans les modèles et applications en parole expressive en dirigeant ou participant à de nombreux projets novateurs, nationaux et internationaux (Bell Labs, Orange R&D, ATR) et en créant plusieurs workshops ou conférences sur ces nouveaux domaines. Elle propose une théorie cognitive de la communication socio-affective qui inscrit le dialogue dans la dynamique évolutive de la glu socio-affective en s'appuyant sur une méthodologie expérimentale écologique de co-construction impliquant chercheurs multi-disciplinaires, industriels, acteurs sociétaux et usagers. Elle travaille plus particulièrement actuellement sur la télé-opération robotique (RobAir Social Touch) pour les enfants hospitalisés ou les âgés, la robotique domotique en réparation du lien, en partenariat avec Awabot et la médiation pour les âgés avec Partnering Robotics.


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